Ces nouveaux acronymes du XXI° siècle – partie 4 :
Depuis quelques années, les acronymes visant à regrouper différents pays sous un même mot se multiplient. Chaque économiste, revue ou organisme tente ainsi de créer un nouveau groupe et un nouveau nom. Petit récapitulatif :
BENIVM :
Ce regroupement de pays a été identifié en 2013 par Laurence Daziano, maître de conférences en économie à Sciences-Po Paris. Les BENIVM correspondent à six pays répondant à cinq critères bien précis : une population supérieure à 100 millions d’habitants, une croissance prévisionnelle de 5% par an lors des dix prochaines années, une urbanisation supérieure à 50%, des forts besoins en infrastructures (permettant d’alimenter la croissance) et une stabilité politique manifeste. Laurence Daziano estime, par ces critères, que ces pays forment une nouvelle vague de croissance (derrière les BRICS) et mèneront la croissance et l’émergence du Sud lors des prochaines années. Les BENIVM rassemblent ainsi le Bangladesh (malgré un taux d’urbanisation inférieur au critère, 33% seulement), l’Ethiopie (idem, 17%), le Nigéria, l’Indonésie, le Viet Nam et le Mexique, soit déjà plus d’un milliard d’habitants.
BRIICSAM, BRIICSSAMT ou BRICS+ :
Le BRICS serait-il en perte de vitesse ? C’est ce qu’estime, à l’instar de Jack A. Goldstone (inventeur des TIMBIs), Alexandre Kateb pour qui cet acronyme devrait être revu avec l’ajout d’autres pays : l’Indonésie, l’Argentine et le Mexique (BRIICSAM) voire l’Arabie Saoudite (S pour « Saudi Arabia ») et la Turquie (BRIICSSAMT). Ces pays ont tous, à l’exception de l’Argentine, déjà dépassé les 1000 milliards de dollars de PIB. Ces acronymes sont parfois simplifiés sous le nom « BRICS+ ».
D’autres dérivés du BRIC(S) ont également pu apparaître ces dernières années :
BRICSAM (BRIICSAM sans l’Indonésie), BRICM (BRIC avec le Mexique), BRICK (avec la Corée du Sud), etc.
E7 :
Le groupe E7 (pour « Emerging 7 », en français « les 7 émergents ») n’est évidemment pas un acronyme, mais désigne sept pays dont le PIB global devrait dépasser le PIB du G7 d’ici 2020. C’est le cabinet PricewaterhouseCoopers qui a développé ce terme en 2006 dans une publication de la Stern review. Il regroupe ainsi les quatre pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) ainsi que le Mexique, l’Indonésie et la Turquie. La crise, initiée en 2007, a également accéléré cette évolution : en 2012 déjà, ces pays représentaient 31% du PIB mondial, contre 38% pour les membres du G7.
Trois ans après cette publication, en 2009, le chercheur Peter Marber estime quant à lui que le E7 ne devrait pas inclure la Turquie, mais bien plutôt la Corée du Sud.
Accéder aux partie 1, partie 2, partie 3 et partie 5 de notre dossier.