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Antonio de Oliveira Salazar – Biographie

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Antonio de Oliveira Salazar, né en 1889 fut Président du Conseil du Portugal de 1932 à 1968.
Antonio de Oliveira Salazar, né en 1889 fut Président du Conseil du Portugal de 1932 à 1968.

Né le 28 avril 1889 à Vimieiro, António de Oliveira Salazar  est élevé dans une famille rurale et religieuse. Après l’obtention de son certificat d’études en 1899, il intègre en 1900 le séminaire afin de devenir prêtre. Il débute néanmoins des études en droit à l’université de Coimbra en 1910, période à laquelle le pays connait un bouleversement politique avec la fin de la monarchie constitutionnelle et la proclamation de la République. Il obtient son diplôme de droit en 1914 et commence à enseigner. Ses études et recherches portent sur des questions économiques et il publie de nombreux articles relatifs à la question agraire et le cours de l’or, lui permettant de faciliter son évolution au sein de la haute société.

En 1921, il participe à la fondation du Parti du centre catholique et est élu député de Guimaraes. Rejetant le système parlementaire, il démissionne au bout d’une journée et  retourne enseigner. En 1926, après le renversement du gouvernement par l’armée, il refuse le portefeuille de ministre des finances qui lui est offert par le général António Óscar de Fragoso Carmona, le gouvernement militaire n’acceptant pas les conditions qu’il pose. Ce poste lui est de nouveau offert en 1928, cette fois assorti des pleins pouvoirs. Il accepte alors  et se lance dans une série de programmes de développement et de réduction de la dette publique.

Fort de son succès en matière économique, il est nommé le 5 juillet 1932 Président du Conseil. Il réorganise alors le système politique du pays en rédigeant une nouvelle Constitution. Le régime prend une tournure autoritaire. Salazar fonde ainsi l’Estado Novo , anticommuniste et rejetant le capitalisme moderne, cet Etat nouveau favorise les forces traditionnelles que sont l’armée, l’Eglise, la famille et les corporations. Salazar contrôle de façon étroite le pouvoir législatif avec la constitution d’une Assemblée nationale qui lui est favorable et le pouvoir exécutif par une supervision stricte des ministres. Les libertés publiques sont fortement réduites et la répression par la police militaire se fait par la torture et l’envoi au bagne.

En 1936, la guerre civile espagnole fait craindre une extension des idées révolutionnaire à l’ensemble de la péninsule ibérique. Au regard de cette situation, Salazar devient, en plus de ses fonctions de chef de gouvernement, à la fois ministre de la Guerre jusqu’en 1944 et ministre des Affaires étrangères jusqu’en 1947. Il se rapproche du dictateur Franco, dont il reconnait le gouvernement nationaliste en 1938, et est proche de Mussolini. Il maintient néanmoins la neutralité du Portugal durant la Seconde Guerre Mondiale et le pays intègre l’OTAN en 1949.

Dans les années 1960 le pays est confronté à une stagnation industrielle et intellectuelle. L’extension territoriale du pays outre-mer (Angola, Mozambique et Guinée) est de même remise en question par les guerres de libération coloniale dans l’ensemble de l’Afrique.  Ainsi en 1961, lors de l’offensive du Mouvement Populaire de Libération de l’Angola (MPLA) contre les forces militaires allochtones, Salazar refuse toute concession et envoie des troupes. Malgré cet isolement, le pays « fièrement seul », selon le slogan officiel du régime, est progressivement accepté par les nations occidentales adhérant à diverses organisations (OCDE, Banque Mondiale, FMI, ONU).

En août 1968, Salazar est victime vasculaire d’un accident cérébral et, n’étant plus en mesure d’exercer ses fonctions, il est remplacé par Marcelo Caetano, ancien ministre des Colonies, au poste de Premier Ministre. Il meurt en 1970.

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