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Hassan el-Banna – Biographie

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Né le 14 octobre 1906 et assassiné le 12 février 1949.

Hassan el-Banna naquit en 1906 à Mahmudiyya, près d’Alexandrie. Son père est un horloger passionné de sciences islamiques, qui le pousse à étudier la langue arabe et le Coran. Il s’inscrit alors à l’école normale du Caire, puis à l’université Dar al-ouloum, qui a pour but de former des enseignants modernes. Pendant ces années cairotes, il s’investit au sein de différentes associations comme l’association islamique pour la grandeur morale islamique ou encore celle des jeunes hommes musulmans, à travers laquelle il publiera une cinquantaine d’articles.

Hassan al-Banna, fondateur de la confrérie des Frères musulmans
Hassan el-Banna, fondateur de la confrérie des Frères musulmans

A la fin de ses études en 1927, il devint enseignant dans une école primaire dans le village d’Ismaïliya, près du Canal de Suez. Ismaïliya est la ville égyptienne la plus marquée par l’influence anglaise due à sa proximité avec le canal, ce qui le renforce dans ses convictions anticolonialistes et pour le retour à une culture authentique associée à l’Islam. Dans cette logique, il fonde en 1928 la confrérie des Frères musulmans dans le but de trouver dans l’Islam des premiers califes des réponses à la crise politique et spirituelle que vit le monde musulman. La confrérie connaît un véritable succès : de 4 sections en 1929, elle passe à 15 en 1932, puis 300 en 1938 jusqu’à 2.000 en 1948. Une section féminine, les sœurs musulmanes, est même crée en 1933. En 1946, la confrérie revendique plus d’un million d’adhérents. Hassan el-Banna est alors l’un des prédicateurs les plus influents du pays, particulièrement durant la fin de règne du roi Farouk.

Hassan el-Banna et la confrérie se situent dans une période d’importants réformateurs musulmans du XIXème siècle et début XXème (Jamal Aldin Al-Afghani, Mohamed Abduh, Rachid Rida). Hassan el-Banna s’engage dans la politisation de l’Islam, considérant que politique et religion ne peuvent être séparés. C’est pourquoi il combat notamment le parti politique égyptien Wafd, considéré comme libéral et modéré, qui est en faveur de la laïcisation. Hassan el-Banna explique qu’ « il n’est pas d’organisation valable des sociétés sans islam, c’est-à-dire sans tribunaux, sans écoles, sans gouvernement exécutif musulmans, appliquant effectivement les injonctions de la Loi de Dieu ». La naissance de la confrérie a lieu également dans le contexte des débuts de la décolonisation. C’est pour cela qu’Hassan el-Banna combat avec la confrérie toutes formes d’influences occidentales, dénonce la présence anglaise en Égypte et en Palestine, et souhaite l’instauration d’un État islamique. Il y a également un véritable activisme social, tourné vers les plus jeunes et les plus démunis. La confrérie finance ainsi la construction d’universités, de mosquées, d’hôpitaux et s’investit dans des associations de charité. Cela lui confère une base sociale importante parmi les égyptiens.

En 1948, la confrérie est devenu suffisamment puissante pour envoyer une légion de volontaires combattre lors de la première guerre israélo-arabe. Le roi Farouk comprend alors la menace que fait peser sur la stabilité de l’Égypte la confrérie et décide de sa dissolution le 2 décembre 1948. En réplique, les Frères musulmans assassinent le chef du gouvernement égyptien le 28 Décembre. Le roi Farouk ordonne alors l’assassinat d’Hassan el-Banna, qui tombera alors dans une embuscade le 2 Février 1949.

Pour en savoir plus sur l’Islam politique : L’Islam politique et l’Occident : naissance d’un mouvement dans le tourbillon du XXème siècle

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