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Qu’est-ce que la doctrine Jdanov ?

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En 1947, durant les prémices de la Guerre froide, Est et Ouest ont décrit le monde selon leurs convictions idéologiques. Ces visions opposées ont dicté les politiques internationales respectives des belligérants. La « doctrine Jdanov » était le reflet de l’idéologie de l’URSS.   

Andreï Jdanov (1886-1948), père de la "doctrine Jdanov'.
Andreï Jdanov (1886-1948), père de la « doctrine Jdanov ».

A la sortie de la Seconde Guerre mondiale, le monde était à l’aube d’un duel au sommet entre les États-Unis et l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Les deux superpuissances allaient s’opposer sur tous les plans, sans pour autant s’affronter directement, et ce pendant près de cinquante ans. En effet, cette Guerre froide ne devait prendre fin qu’avec la dissolution de l’URSS le 26 décembre 1991.

Toutefois, avant que plusieurs crises majeures portent les États à la limite d’un nouveau conflit mondial, chaque camp devait se structurer idéologiquement. Ce fut choses faite pour les États-Unis, et donc le camp occidental, le 12 mars 1947 avec la politique de l’endiguement, plus connue sous le nom de « doctrine Truman ».

Face à cette ligne politique américaine très claire, une réaction soviétique était nécessaire pour les responsables du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS). C’est Andreï Jdanov, le secrétaire du PCUS, qui prend les choses en main le 22 septembre 1947.

Dans un rapport présenté à la conférence de Szklarska-Poreba en Pologne, A. Jdanov pose les bases de ce que sera la politique étrangère soviétique pendant toute la durée de la Guerre froide. Il y dresse le tableau d’une Terre divisée en deux. D’un côté, il y a le « camp impérialiste », dirigé par les États-Unis. Les pays qui s’allient à ces derniers sont « colonialistes », mais surtout « antidémocratiques ». De l’autre côté, il y a les « forces anti-impérialistes et antifascistes », parmi lesquelles on retrouve évidemment l’URSS et ses alliés, comme le Viêt Nam ou encore la Roumanie. Contrairement aux États occidentaux, ils sont engagés sur la « voie du progrès démocratique ».

Cette vision manichéenne sera baptisée « doctrine Jdanov », du nom de son auteur. Le Kominform (Bureau d’information des partis communistes et ouvriers) l’imposera à tous les partis communistes participants. Cette organisation naquit seulement quelques jours après la formulation de la doctrine Jdanov. Elle avait pour but de contrôler étroitement l’idéologie des antennes situées dans de nombreux pays en Europe. Elle aidera à imposer la vision du monde dictée par A. Jdanov. Selon lui, c’est aux partis communistes « qu’incombe le rôle historique de se mettre à la tête de la résistance au plan américain d’asservissement de l’Europe. »

C’est en partie grâce à ce réseau que le jdanovisme perdurera jusqu’à la fin de la Guerre froide en 1991. En effet, cette perception bipolaire survivra à A. Jdanov, décédé en août 1948. Les dirigeants qui se succéderont à la tête du PCUS continueront à défendre cette ligne ; la ligne contre l’impérialisme des États-Unis, et pour la liberté des peuples.

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