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L’UNASUR : intérêts et avenir

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Réunion des chefs d'Etat de l'UNASUR concernant la situation au Venezuela en avril 2013
Réunion des chefs d’Etat de l’UNASUR concernant la situation au Venezuela en avril 2013

Le 23 mai 2008 l’accord de Brasilia a donné naissance à l’UNASUR, nouvelle structure de coopération régionale composée de 12 pays (Brésil, Argentine, Bolivie, Chili, Équateur, Guyana, Pérou, Suriname, Venezuela, Uruguay, Colombie et Paraguay). Regroupant près de 400 millions d’habitants,  l’UNASUR semble être une nouvelle alternative au projet de Zone de Libre Echange des Amériques (ZLEA) lancé par le Président G. Bush dans les années 1990. Elle répond aussi à la volonté d’unification régionale remontant à la période d’indépendance et au vœu pieux de Simon Bolivar de créer une fédération des nations hispaniques afin de contrer l’impérialisme brésilien. L’UNASUR s’est d’emblée posée comme une organisation originale tant du point de vue institutionnel qu’en termes de projets, rappelant par certains aspects l’Union européenne.

C’est paradoxalement le Brésil qui a œuvré pour la mise en place de cette structure. En septembre 2000, le président Cardoso désireux de trouver une configuration régionale permettant d’œuvrer pour  » la démocratie, la paix et le développement économique et social », a organisé un sommet des chefs d’Etats sud-américains sur ce thème. La Déclaration de Cuzco adoptée en 2004 prévoit de réunir le Mercosur, la Communauté andine, le Guyana et le Suriname en une communauté supranationale unique. Le Panama et le Mexique ont la qualité de membres observateurs.

Une volonté intégratrice tributaire de logiques politiques internes

Des thèmes jusqu’à présent  peu concernés par les accords d’intégration tels que la sécurité, la monnaie, les projets d’infrastructures et la défense sont évoqués. Dès 2005, la construction d’un corridor reliant le Pérou au Brésil a débuté, participant au projet d’autoroute inter-océan. Cette nouvelle structure se différencie des accords régionaux préexistants axés sur les échanges commerciaux, pour insister sur des aspects plus « intégrateurs ». Ce changement de paradigme notable, fait de l’UNASUR une organisation réellement nouvelle.

Le traité constitutif prévoit par ailleurs une architecture institutionnelle inédite : un poste de Secrétaire général dont le siège se trouve en Equateur, un Parlement en Bolivie et une Banque du Sud au Venezuela. Les rencontres se font lors de réunions annuelles des Présidents et semestrielles au sein de conseils thématiques.  Les institutions, n’ont cependant connu que peu d’avancés. Cela est notamment dû à la résistance du Brésil qui, bien qu’à l’origine du projet, semble se contenter de disposer d’un forum à sa main, hors du champ d’influence de l’Espagne. Loin de l’idéal prôné par Bolivar, le projet d’intégration sud-américaine se réalise avec le Brésil comme chef de file.

Afin de faire naître un intérêt général sud-américain, l’UNASUR doit néanmoins trouver son positionnement et asseoir sa légitimité. Ses objectifs permettent d’envisager la mise en place d’une structure fonctionnelle efficiente mais restent tributaires du volontarisme des décideurs de la région. S’inscrivant dans la « 4ème vague d’intégration régionale en Amérique latine », l’UNASUR semble développer une approche plus pragmatique que les précédentes. Si elle se situe toujours dans une logique d’intégration écartant les Etats Unis, elle se fonde sur des paramètres nouveaux et atteste d’une tentative de rationalisation des structures existantes.

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