Union Européenne : espoirs et périls en ce milieu d’année 2013.
Une fois de plus l’année aura été agitée pour l’Union et ses pays membres : poursuite des plans de réforme et Grèce et au Portugal, scandale des écoutes politiques et économiques de la NSA, mise en place difficile du projet d’union bancaire, les défis n’ont pas manqués. Dans le même temps de nouvelles possibilités se sont dessinées avec les négociations sur la construction d’une zone de libre-échange entre l’Union et les Etats-Unis, l’adhésion de la Croatie à l’Union et la récente souplesse de la gestion de la crise par la banque centrale européenne.
Un point positif avait illustré ce début d’année : la crise de l’euro s’était stabilisée notamment après l’annonce faite par Mario Draghi que la BCE se tenait prête à racheter autant de dette souveraine que nécessaire pour calmer les marchés. Devant cette déclaration signifiant que la BCE n’aurait désormais plus aucun scrupule à jouer de la planche à billet si nécessaire, la situation s’est calmée et l’Union pouvait passer aux autres chantiers. La nouvelle stabilité de l’Italie a aussi bien aidé à ce retour au calme.
La situation politique la plus difficile à tenir pour l’Union fut celle du « redressement » de la Grèce et du Portugal. Alors que les gouvernements de ces deux Etats membres tentent de donner un maximum de gages aux membres de la Troïka (l’Allemagne, la BCE et le FMI), les partis extrémistes comme le parti fasciste grec « Aube dorée » prospèrent. La tension est palpable à Athènes et à Lisbonne où les manifestations se font plus fréquentes depuis que le FMI a déclaré s’être trompé dans la méthode à employer pour résoudre la crise. Les membres de la Commission se retrouvent au pied du mur et refusent d’avouer qu’ils sont allés trop loin, ce qui ne fait qu’augmenter l’euroscepticisme ambiant.
Euroscepticisme qui se manifeste aussi en Grande-Bretagne alors que le gouvernement conservateur de David Cameron souhaite au contraire éviter que le pays ne sorte de l’Union et ainsi perde tout pouvoir sur les négociations. Dans le même temps il doit satisfaire sa base électorale qui souhaite cette sortie de l’Union. Or s’il ne veut surtout pas que la Grande-Bretagne ne sorte, c’est parce que les négociations sur la création d’une zone de libre-échange entre l’Union et les Etats-Unis ont commencé et que la couronne entend bien, comme d’habitude, tirer la couverture à elle.
Quoi qu’il en soit, aucune décision européenne importante ne peut se prendre avant les élections législatives allemandes de septembre qui devraient voir Angela Merkel l’emporter.
Et les négociations devraient prendre au moins dix-huit mois si ce n’est 3 ans selon les experts. Les récentes révélations des écoutes de la NSA et le véto partiel de la France sur le secteur audiovisuel compliquent encore plus un procédé de négociation particulièrement complexe et difficile. Cela n’a pas empêché la Croatie d’adhérer à l’Union le 1er Juillet dernier à l’issue de 10 ans de négociations. Le pays traverse en ce moment de fortes difficultés économiques et devrait donc se sentir moins seul. Il pourrait aussi regretter son choix si la Troïka s’en mêle.
Cette première moitié d’année aura donc été celle de la relative stabilité, le faux-plat après les turbulences. Pour quels lendemains ?