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Après la mort de Godane, un nouveau chef à la tête des Shebab

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Le 5 Septembre, le Pentagone confirmait la mort du leader des Shebab, Godane, par une frappe aérienne réalisée quelques jours plus tôt. Un moment important dans la lutte contre le mouvement, qui dispose encore d’une capacité de nuisance très forte.

Des combattants Shebab, ici à Mogadiscio en 2010
Des combattants Shebab, ici à Mogadiscio en 2010

Al-Shabab a confirmé la mort de son chef Ahmed Abdi Godane samedi dans la soirée. Washington l’avait désigné comme l’un des dix terroristes les plus recherchés de la planète. A 37 ans, la mise à prix de sa capture s’élevait à 7 millions de dollars. Finalement, c’est lors d’une réunion au sud de Mogadiscio avec des cadres du mouvement que le leader des Shebab sera tué par un drone américain.

Pour le Pentagone, cette élimination est un succès car elle est une « grande perte symbolique et opérationnelle » pour le mouvement des Shebab. Le président somalien a toutefois choisi de tendre la main aux insurgés. Dans le cadre d’une amnistie, il a proposé aux combattants de déposer les armes dans les 45 jours.

Les Shebab affaiblis, mais pas mis hors d’état de nuire

Les Shebab n’ont évidemment pas répondu favorablement à l’appel du gouvernement somalien. Au contraire, ils ont promis la vengeance de leur chef défunt. Les services de sécurité somaliens sont en état d’alerte, craignant une vague de représailles. Les Shebab envisageraient d’attaquer des lieux publics : structures de santé, centres éducatifs… Une menace prise très au sérieux par les forces de l’ordre puisqu’encore récemment, les Shebab faisaient la démonstration de leur efficacité. En Juillet, ils attaquaient la villa présidentielle, et en Août, un attentat à la voiture piégée a réussi au sein même d’une enceinte des services de renseignement. Le Kenya, pays voisin dont l’armée est engagée au Somalie, craint aussi des représailles, à l’image de l’attentat du Westgate Mall en Septembre 2013 à Nairobi.

Moins d’une semaine après la disparition de son chef, le mouvement des Shebab en a désigné un nouveau, Ahmed Umar Abou Oubaïda, à l’unanimité selon le communiqué de l’organisation. Il n’y avait pourtant pas de successeur désigné à Godane puisqu’il éliminait tout concurrent potentiel. Ce quasi inconnu qui arrive à la tête de l’organisation va devoir réussir à succéder à un chef certes brutal, mais très efficace et sachant tenir le mouvement malgré les dissensions internes.

Toutefois, c’est dans un contexte compliqué pour le mouvement que le jeune et nouveau chef arrive. Depuis quelques années, le mouvement des Shebab voit son aire de domination territoriale se réduire. Actuellement, Les forces de l’Amisom (African Union Mission to Somalia) mènent une offensive pour reprendre le port de Barawe. Chassés de Mogadiscio et de la plupart de leurs bastions depuis 2011, Barawe est la dernière grande localité que détiennent les Shebab. Surtout, ce port est l’une des plus grandes sources de revenu du mouvement. Leur permettant d’exporter du charbon de bois vers les pays du Golfe, ce trafic leur rapporte entre 20 et 30 millions de dollars chaque année. C’est donc dès ces prochains jours que le nouveau chef des Shebab va devoir faire preuve de son efficacité et de sa légitimité, en vengeant son prédécesseur et en contenant l’offensive militaires contre Barawe.

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