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Quel bilan faire du huitième sommet des Amériques ?

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Les chefs d’Etat américains ont trouvé un accord pour lutter contre la corruption lors du huitième sommet des Amériques, problème récurrent auquel font face la plupart des pays américains. Ils se sont également exprimés sur la crise politique au Venezuela, malgré les absences des présidents Trump et Maduro, afin d’obtenir des avancées sur ce dossier.

Sommet des Amériques au Pérou

Le sommet des Amériques réunit les dirigeants américains afin de débattre des enjeux communs de la région pour établir des projets en faveur du développement du continent. Il revêt une importance d’autant plus capitale car c’est au cours de cette conférence que les Etats donnent ses principales missions à l’Organisation des Etats Américains (OEA). L’intérêt est aussi de se réunir pour connaître l’état des relations que les pays entretiennent entre eux, et d’obtenir des avancées sur plusieurs dossiers concernant la région. Le 7ème sommet des Amériques, qui s’était tenu au Panama en avril 2015, avait été l’occasion pour Barack Obama de s’entretenir avec son homologue cubain Raul Castro, permettant aux deux pays d’amorcer un réchauffement dans leur relation bilatérale.

Les 35 dirigeants américains se sont ainsi donné rendez-vous à Lima, au Pérou, les 13 et 14 avril, pour débattre autour du thème « la gouvernance démocratique face à la corruption », thème d’actualité pour plusieurs pays présents au sommet, tels que le Brésil, le Pérou, l’Argentine et le Guatemala. Ils se sont entendus autour d’un accord de 57 points pour lutter contre la corruption. Ce texte vise principalement à condamner la corruption et à protéger les personnes enquêtant sur des affaires de corruption. Il fait écho à l’assassinat de trois membres du journal équatorien El comercio, qui avaient été enlevés le 26 mars. Il prévoit également la création d’une Alliance régionale contre la corruption. Les Etats souhaitent, en outre, améliorer les dispositifs de protection des lanceurs d’alerte dénonçant des faits de corruption, tout en garantissant une plus grande transparence dans la lutte anti-corruption. Le président péruvien Martin Vizcarra s’est notamment engagé à transcrire cet accord dans les textes nationaux.

Les débats sur la crise au Venezuela malgré les absences remarquées des présidents Trump et Maduro

Le fait marquant de cette conférence restera l’absence de M. Trump. Dans une déclaration datant du 10 avril, la Maison Blanche avait annoncé que « le président restera[it] aux Etats-Unis pour superviser la réponse américaine à la Syrie ». Son vice-président Mike Pence et sa conseillère Ivanka Trump l’ont toutefois remplacé pour représenter les Etats-Unis. M. Trump était ainsi le premier président américain à ne pas prendre part au rendez-vous trisannuel. Cette absence pourrait aussi s’expliquer par la faible importance accordée par le président américain à l’Amérique latine, région dans laquelle il n’a effectué aucune visite officielle depuis son élection. Le président du Venezuela Nicolas Maduro avait souhaité se rendre au sommet, bien que son invitation lui avait été retirée par Lima. Mais l’absence de M. Trump l’a finalement fait changer d’avis. Ainsi, la rencontre entre les chefs d’Etat américain et vénézuélien n’a pas eu lieu. Cette éventuelle entrevue aurait pourtant pu être la porte ouverte à un réchauffement des relations tendues entre Washington et Caracas.

L’absence du président Maduro n’a pas empêché les dirigeants américains de débattre de la crise économique et politique que traverse son pays. Comme cela était prévisible, aucun consensus n’est apparu entre les Etats du Nouveau monde. Le président argentin Mauricio Macri a affirmé lors de son discours qu’il ne reconnaîtrait pas les élections vénézuéliennes du 20 mai « parce qu’elles ne sont pas une leçon de démocratie ». Il a aussi rappelé vouloir « travailler ensemble pour trouver une véritable solution démocratique et pacifique pour le Venezuela ». Une position partagée par les quinze autres pays du Groupe de Lima, groupe formé en août 2017 pour trouver une issue pacifique à la crise politique qui touche le Venezuela – dont font partie les Etats-Unis et le Brésil- et qui est critique à l’égard de Maduro. Ils ont ainsi invité le régime vénézuélien, par la voie d’une résolution commune, à accepter l’arrivée d’aide humanitaire sur son sol. Le Venezuela dispose toutefois encore de plusieurs soutiens qui l’ont défendu lors de la conférence : Cuba, la Bolivie et la plupart des pays antillais. A noter que cette huitième édition du sommet des Amériques s’est terminée par un échange tendu entre Mike Pence et le ministre des Affaires étrangères cubain, signe des relations toujours délicates qui existent entre le gouvernement Trump et  l’île caribéenne.

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