Washington, Tokyo et Séoul tous unis contre Pyongyang
La tension reste forte dans la péninsule coréenne : depuis l’attaque de l’ile de Yeonpyeong située dans une zone maritime contestée il y a une semaine exactement, les pays occidentaux tentent de resserrer les rangs face à la menace nord-coréenne. Hier, le conseiller à la sécurité nationale américain, Tom Donilon, a tenu à mettre en valeur la solidarité qui existait entre la Corée du Sud, le Japon et les Etats-Unis, après avoir rencontré les ministres des Affaires étrangères de ces deux pays. Hillary Clinton, elle aussi, a rencontré ses deux homologues lors d’une réunion trilatérale destinée à aligner ces trois pays sur une même ligne directrice face à la Corée du Nord. « La Corée du Nord doit améliorer ses relations avec la Corée du Sud et mettre un terme à son comportement provocateur », a-t-elle déclaré. A noter que cette réunion est la première du genre.
Déjà, les Etats-Unis et la Corée du Sud ont initié des manœuvres militaires conjointes à proximité de la péninsule, une façon de montrer au régime nord-coréen l’union qui existe entre ces trois pays. Pourtant, ceci pourrait entrainer une montée de la tension et être vécu comme une provocation par Pyongyang, alors même que la communauté internationale multiplie les appels au calme dans la région. Des tirs en Mer Jaune sont d’ailleurs prévus, entrainant les critiques du régime nord-coréen accusant Séoul de vouloir relancer la guerre. Mais cela n’a pas empêché Séoul de menacer la Corée du Nord d’attaques aériennes en cas de nouvel assaut de sa part sur le territoire sud-coréen.
La Chine, quant à elle, n’était pas invitée : elle ne fait pas partie des alliés des Etats-Unis, mais bien plutôt de ses rivaux. Mais Pékin avait pourtant proposé aux Six protagonistes principaux (Russie, Etats-Unis, Corée du Sud, Corée du Nord, Japon et Chine) de se réunir afin de discuter des suites à donner aux attaques nord-coréennes, Séoul, Pékin et Washington refusant cette proposition. Certes, B. Obama et Hu Jintao se sont appelés au téléphone, et le président américain a demandé à son homologue de condamner l’attitude de Pyongyang. Mais la Chine reste dans une position délicate : si elle ne souhaite pas rompre ses liens avec la Corée du Nord communiste, elle ne peut pas non plus cautionner ses attitudes provocatrices.
Quoiqu’il en soit, le renforcement de la logique des camps n’est pas de bon augure, car celle-ci ne fait qu’alimenter les tensions déjà existantes dans la région. Et les manœuvres militaires sont autant de provocations à la Corée du Nord susceptibles d’attiser son hystérie et d’envenimer la situation.