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Le conflit religieux pakistanais dévoilé au grand jour

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L’assassinat du gouverneur du Pendjab, région de l’Est du Pakistan, avait soulevé des craintes dans le pays. Celui-ci souhaitait, de son vivant, amender une loi selon laquelle la peine de mort serait exigée contre quiconque critiquerait ou blasphémerait l’islam. Il avait même apporté son soutien à une Chrétienne emprisonnée pour cette raison. Mais un de ses gardes du corps en a décidé autrement, en l’assassinant, et ce sont ainsi plusieurs dizaines de milliers de manifestants qui soutiennent le meurtrier, aujourd’hui, à Karachi.

Malgré l’assassinat, certains hauts dignitaires de la région souhaitent toujours l’abandon de cette « loi du blasphème », notamment ceux du Parti du Peuple Pakistanais, le Parti du Président Zardari. On comprend tout à fait les enjeux d’une telle loi. Il y a la volonté des plus extrémistes de garder la main sur les classes moyennes, et ainsi d’éviter une sorte de laïcisation du pays. L’influence des taliban venus d’Afghanistan, que l’on pensait concentrée au Nord (ceux-là même qui s’étaient emparés, un temps, de la région de la Swat, au Nord), s’est en fait propagée jusqu’à l’Océan Indien. C’est donc toute une campagne contre les plus modérés et progressistes parmi les politiques et autres intellectuels qui est organisée.

Le Pakistan est donc bien en proie à des troubles religieux, tout cela sur fond de terrorisme. Le mouvement Jamaat-ud-Dawa, organisateur de la manifestation, est très proche du Lashkar-e-Taiba, celui-là même qui causa les terribles attentats de Bombay en 2008. Le nœud du problème se situe dans le soutien au mouvement actuel des cléricaux et ecclésiastiques des plus grandes mosquées du pays. Ainsi, à l’exécutif progressiste prônant un respect du pluralisme confessionnel  s’oppose le pouvoir religieux, plus traditionnaliste, représentant de la mainmise de l’islam sur le pays.  Et à vrai dire, la cohabitation semble difficile, voire impossible.

Le mouvement ne peut que s’amplifier, puisqu’il faut rappeler que le Pakistan constitue la seule et dernière base arrière des terroristes d’Al-Qaida, et que ceux-ci sont tout à fait aptes et prêts à soutenir cette poussée islamiste. Il y a donc bien peu de chances que cette loi (peu appliquée en réalité) soit amendée. Reste que ces derniers événements démontrent que la marge de manœuvre des minorités religieuses dans le monde musulman se réduit de plus en plus (après l’Egypte, le Soudan, etc.), parallèlement à une poussée généralisée de l’extrémisme et du terrorisme. Le pouvoir de Zardari est donc de plus en plus affaibli, et seul un appui venu de l’étranger pourra certainement venir à son secours à l’avenir, si besoin il y a.

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