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Fidel Castro – Biographie

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Fidel Castro, homme politique cubain

Il y a tout juste un an, le 25 novembre 2016, s’éteignait Fidel Castro à La Havane. Ironie de calendrier, le révolutionnaire communiste est mort le jour du Black Friday, symbole du capitalisme qu’il combattait. L’occasion de dresser le portrait de cet homme qui a marqué l’Histoire.

Enfance et début de l’engagement politique

Fidel Castro, de son vrai nom Fidel Alejandro Castro Ruz, naît en 1926 à Birán. Il est le fils d’un riche propriétaire cubain, Angel Castro, et d’une domestique, Lina Ruz. Il est le troisième de leurs sept enfants. Dès l’âge de six ans, ses parents l’envoient dans une école tenue par des maristes à Santiago puis chez les jésuites. En 1941, il rejoint le collège Belén de La Havane, le meilleur établissement de l’île. Il y côtoie la bourgeoisie cubaine et y reçoit une éducation stricte. En 1945, Fidel entre à l’université de droit de La Havane et commence à se forger des opinions politiques. « Fue estudiando el capitalismo que me volví comunista » (littéralement « C’est en étudiant le capitalisme que je suis devenu communiste »).

Deux ans plus tard, en 1947, il adhère au parti orthodoxe, une formation de centre gauche.  En 1948, il participe au Congrès des étudiants latino-américains anti-impérialistes, à Bogota en Colombie. La même année, le charismatique leader de la gauche colombienne, Jorge Gaitán, est assassiné. Cela provoque de violents affrontements, auxquels Castro prend part. Il rentre cependant à Cuba pour épouser Mirta Diaz-Balart, la fille d’un riche propriétaire terrien. Il prévoit de devenir député en 1952, sous la bannière du parti orthodoxe. Cependant, le 10 mars 1952, le coup d’État de Fulgencio Batista, soutenu par les États-Unis, bouleverse ses plans. Le 26 juillet 1953, l’assaut de la prison de Moncada à Santiago de Cuba échoue et Fidel Castro est condamné à 15 ans de prison. Mais en 1955, il est gracié. Il rencontre Ernesto Guevara au Mexique. Le Che rejoint le mouvement du 26 Juillet, fondé par Fidel, pour regrouper les survivants de l’attaque de la Moncada. Tous deux prennent alors la tête de la révolution cubaine. En 1959, le dictateur Batista n’a pas d’autres choix que de fuir. Castro entre triomphant à Santiago de Cuba. La révolution cubaine a eu lieu.

De la révolution au pouvoir

En 1961, en pleine Guerre froide, les États-Unis décident de rompre leurs relations diplomatiques avec Cuba, allié de l’URSS. La CIA et le président américain John F. Kennedy, fraîchement élu, soutiennent l’invasion de la Baie des Cochons par les exilés cubains anti-castristes le 16 avril 1961. L’opération échoue en 72 heures. L’année suivante, les États-Unis décrètent un embargo économique autour de l’île. La crise des missiles fait trembler le monde en 1962. Les Soviétiques sont en train de déployer des missiles, menaçant directement les États-Unis. En 1980, Cuba permet à 125 000 Cubains de partir aux États-Unis.

Le début des années 1990 marque l’effondrement de l’URSS et la fragilisation du communisme. Cuba résiste mais en 1993, une timide ouverture économique s’amorce. L’année suivante, Cuba subit une grave crise migratoire : la crise des balseros. Poussés par une crise économique et sociale, environ 35 000 Cubains tentent de rejoindre les côtes américaines sur des embarcations précaires. Le pape Jean-Paul II se rend sur l’île en 1998, malgré la méfiance de Castro vis-à-vis des institutions religieuses.

En 1999, le cas Elián González secoue Cuba et touche le monde entier. L’enfant, dont la mère est morte durant la traversée vers la Floride, a été accueilli aux États-Unis par sa famille paternelle mais sans le consentement du père. Cuba réclame alors que l’enfant soit rendu à son père, qui habite toujours sur l’île. Une bataille juridique débute entre les États-Unis et Cuba. Après de nombreuses négociations, l’enfant retrouve son père à Cuba. En 2003, le régime cubain arrête 75 dissidents, dont le poète et journaliste Raúl Rivero, accusés de collaboration avec les États-Unis.

Retrait du pouvoir et tournant historique

A partir de 2006, la santé de Fidel Castro l’oblige à déléguer une partie de ses fonctions. Deux ans plus tard, il se retire définitivement de ses fonctions mais reste néanmoins Premier Secrétaire du Parti Communiste. En 2010, il reconnaît avoir commis des erreurs politiques. En 2011, Raúl Castro remplace Fidel à la tête du Parti Communiste cubain. Très vite, Raúl se démarque de son frère, conscient de la fragilité du régime castriste. Il amorce la normalisation des relations avec les États-Unis de Barack Obama dès 2014. En 2015, les États-Unis et Cuba rétablissent officiellement leurs relations diplomatiques. Si le Líder soutient le dégel, il ne montre cependant pas beaucoup d’enthousiasme, allant jusqu’à déclarer : « Je n’ai pas confiance dans la politique de Washington ». La visite d’Obama en mars 2016 sur l’île entérine le changement historique qui est en train de s’opérer. Le 2 mai 2016, un bateau de croisière américain accoste sur les côtes cubaines pour la première fois depuis 50 ans.

Pour prendre conscience du caractère exceptionnel de Castro, rien de mieux que de regarder quelques chiffres. Au cours de ses 47 ans à la tête de Cuba (1959-2006), Fidel a vu passer 11 présidents américains (d’Eisenhower à Obama) et 8 dirigeants russes (de Khrouchtchev à Medvédev). De sa naissance en 1926 à sa mort, Fidel Castro a connu 8 papes, de Pie XI au Pape François. Seuls le roi Bhumibol Adulyadej de Thaïlande et la reine Elizabeth II d’Angleterre sont restés plus longtemps que lui au pouvoir. Le Líder a prononcé près de 2500 discours dont certains ont marqué l’Histoire. Citons par exemple son discours à l’ONU en 1960, qui a duré 269 minutes… Onze personnes sont mortes au cours d’une grève de la faim sous Fidel Castro. En 2007, un rapport de la CIA a évoqué au moins 8 tentatives d’assassinats contre Castro entre 1960 et 1965, alors que les autorités cubaines évoquent plutôt 600 tentatives.

Le 25 novembre 2016, Fidel Castro s’éteint à l’âge de 90 ans d’une mort naturelle, malgré les nombreuses tentatives d’assassinats. Les obsèques nationales en grande pompe prouvent l’attachement des Cubains au Comandante malgré une politique discutable. L’héritage de Fidel Castro demeure, lui, bien vivant.

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