Conflit au Cachemire : un attentat relance les tensions
Le 22 avril 2025, un attentat a eu lieu dans le Cachemire indien. 26 personnes ont perdu la vie lors d’une fusillade. Cet événement meurtrier s’inscrit dans la continuité du conflit opposant l’Inde et le Pakistan.

Un conflit traversant les décennies
Depuis leur partition en 1947, un conflit oppose l’Inde et le Pakistan, concernant la région du Cachemire. La Chine revendique également une partie du territoire. Divisée entre les trois pays, cette région est stratégique, notamment concernant le partage des eaux de ses fleuves. La partition des deux pays entre le Pakistan musulman et l’Inde à majorité hindoue a été accompagnée de violences et de transferts de populations. Des conflits directs ont régulièrement lieu, par exemple en 1947, 1965, 1971 et 1999. Un attentat suicide en février 2019 a été responsable de la mort de 46 personnes. Suite à cet événement, l’Inde avait menacé le Pakistan de couper l’eau arrivant via le Cachemire.
Plus récemment, à la fin du mois d’avril 2025, un nouvel attentat dans la région du Cachemire a engendré 26 morts, principalement des touristes. Le mouvement islamiste pakistanais Lashkar-e-Toiba est accusé par l’Inde d’être responsable. New Delhi estime que ce groupe est soutenu par le Pakistan, ce qu’Islamabad nie fermement.
Ensuite, en représailles, l’Inde a riposté à travers des frappes dans trois régions pakistanaises. New Delhi estime « faire preuve d’une retenue considérable dans le choix des cibles et la méthode d’exécution ». Néanmoins, Islamabad déplore une douzaine de blessés et trois morts, dont un enfant. D’autre part, les attaques pakistanaises visent des infrastructures civiles et militaires. De plus, les deux pays s’accusent mutuellement d’avoir envoyé des drones sur le territoire opposé. Le 10 mai, les deux opposants ont approuvé un cessez-le feu, annoncé par le président américain Donald Trump. Cependant, ils déclarent maintenir un « état d’alerte permanent ». Un mois plus tard, aucune nouvelle attaque n’a eu lieu.
Une guerre numérique
En parallèle des attaques armées sur des infrastructures et des personnes, une guerre numérique s’est également déclarée. De la part de l’Inde comme du Pakistan, de fausses vidéos et photos ont été propagées. Par exemple, une vidéo générée grâce à l’intelligence artificielle (IA) montre le Premier ministre indien présenter ses excuses à son pays, clamant que le Pakistan les a détruit et que leur économie s’effondre. D’autre part, une vidéo, elle aussi générée par l’IA, présente le porte-parole de l’armée pakistanaise reconnaissant la perte de deux avions Chengdu JF-17. Ces deux fausses vidéos ne sont que le sommet de l’iceberg de la guerre de désinformation qui se joue entre les deux pays. Elle s’illustre aussi par la transmission de faux chiffres concernant les pertes dans les deux camps.
Une portée internationale
Ces événements ont marqué la communauté internationale. Antonio Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), a appelé les deux États à s’éloigner du précipice. Donald Trump a annoncé espérer que les affrontements cessent rapidement. Lors de son premier mandat, ce dernier avait mis fin à une aide accordée au Pakistan, compromettant Islamabad dans son développement économique et social. Suite à cela, la première puissance mondiale avait montré des signes de rapprochement avec l’Inde, par la signature de deux accords concernant la tenue d’exercices militaires et l’échange d’informations.
Lors de leurs attaques, les deux pays ont eu recours à des avions de chasse de provenance internationale. On note parmi eux la présence de Rafale français, et d’avions J-10C chinois. L’utilisation de ces avions illustre le rôle de la communauté internationale dans le conflit qui oppose l’Inde et le Pakistan, et ce, aussi à l’échelle aérienne.
Finalement, le 9 mai, le Fonds monétaire international (FMI) a accordé un prêt de 1,4 milliard de dollars au Pakistan. L’Inde s’y est opposée, accusant le FMI de financer le terrorisme. Le Pakistan a également annoncé vouloir allouer 2,55 milliards de roupies, soit 9 milliards de dollars, à ses dépenses liées à la défense. De plus, le pays envisage l’achat de 40 avions de chasse et missiles balistiques, après les combats l’opposant à l’Inde. Bien qu’aucune attaque n’ait eu lieu depuis le cessez-le-feu, un climat de tension est toujours palpable, accentué par la possession de l’arme nucléaire par les deux pays.